Quels métiers nécessitent une habilitation électrique ?

Les métiers qui nécessitent une habilitation électrique

En France, de nombreux métiers nécessitent une habilitation électrique. Cette reconnaissance officielle, délivrée par l’employeur après une formation adaptée et une évaluation, confirme que la personne habilitée maîtrise les règles de sécurité et sait intervenir sans danger. Elle ne concerne pas uniquement l’électricien ou l’exécutant électricien, mais aussi le chargé de chantier, le technicien, l’agent de maintenance, le soudeur, le chaudronnier et d’autres professionnels qui travaillent à proximité d’installations électriques ou encadrent des opérations à risque.

Comprendre quels métiers sont concernés, savoir comment choisir la bonne habilitation, connaître les formations disponibles et les normes applicables est essentiel pour tout employeur comme pour tout salarié. Ce guide vous apporte un panorama clair et complet pour orienter vos décisions.

Cadre réglementaire de l’habilitation électrique

L’habilitation électrique est définie par les articles R. 4544-1 à R. 4544-11 du Code du travail. Elle est obligatoire pour toute personne intervenant sur ou à proximité d’installations électriques, qu’il s’agisse de travaux électriques ou d’opérations d’un autre ordre, mais exposant au risque électrique.

La référence technique reste la norme NF C 18-510. Elle précise les domaines de tension, les symboles d’habilitation, la classification des travaux et les mesures de prévention. Elle s’applique à tous les secteurs : bâtiment, industrie, tertiaire, maintenance, transport, etc.

Métiers non-électriciens nécessitant une habilitation

Beaucoup de professions ne réalisent pas de travaux électriques, mais peuvent se trouver en zone de voisinage d’éléments sous tension. Elles nécessitent généralement une habilitation B0 (basse tension) ou H0V (haute tension – voisinage).

Liste des métiers :

  • Plombier : intervention sur un réseau sanitaire proche de câbles électriques.
  • Peintre : travaux de peinture dans un local technique.
  • Maçon : ouverture d’un mur à proximité d’une gaine électrique.
  • Menuisier : pose d’éléments fixés dans une cloison où passent des circuits.
  • Serrurier : remplacement de portes ou grilles proches de tableaux électriques.
  • Agent d’entretien : nettoyage dans un local électrique.
  • Jardinier : utilisation d’outils électriques près de câbles d’alimentation extérieure.

Ces métiers ne touchent pas directement aux installations, mais la proximité impose une vigilance et une connaissance minimale des risques.

Métiers réalisant des interventions élémentaires

Certains métiers non-électriciens peuvent effectuer des interventions simples, comme remplacer un fusible, réarmer un disjoncteur, changer une prise ou un luminaire. Pour cela, l’habilitation BS (basse tension – interventions élémentaires) ou BE manœuvre est nécessaire.

Liste des métiers :

  • Concierge : remise en service de l’éclairage d’un couloir.
  • Agent de maintenance polyvalent : remplacement de prises ou interrupteurs.
  • Installateur de volets roulants : raccordement d’un moteur en basse tension.
  • Technicien de production : réarmement d’un disjoncteur de machine.
  • Agent technique d’école ou d’hôpital : changement de tubes fluorescents.

Ces habilitations permettent d’intervenir directement sur de petits circuits électriques, dans des conditions encadrées.

Métiers électriciens et techniciens spécialisés

métier électricien

Pour les professionnels du domaine électrique, les habilitations sont plus élevées et adaptées à la nature précise des interventions.

Liste des métiers :

  • Électricien du bâtiment : travaux hors tension en BT → B1 ou B1V.
  • Chef d’équipe électriciens : organisation et contrôle des travaux → B2 ou B2V.
  • Technicien de maintenance industrielle : dépannages et réparations hors tension → BR.
  • Automaticien : interventions sur armoires et câblages → BR ou B1V selon missions.
  • Technicien en génie climatique : raccordement électrique de chaudières ou PAC → BR.

Métiers en haute tension

Certains secteurs, notamment l’industrie lourde, la production et la distribution d’électricité, ou encore le ferroviaire, nécessitent de travailler sur des réseaux haute tension.

Liste des métiers :

  • Agent de maintenance réseau électrique : intervention sur lignes HT → H1 ou H2.
  • Chargé de travaux haute tension : supervision et consignation → H2 ou H2V.
  • Technicien ferroviaire caténaire : maintenance des lignes d’alimentation → H1V.
  • Ingénieur en poste source : opérations de contrôle → H2.

Ces habilitations sont strictement encadrées, avec une formation approfondie et un suivi médical renforcé.

Tableau des métiers et habilitations

Métier / FonctionIntervention typiqueHabilitation requise
Plombier, peintre, maçon, menuisier, etc.Travaux non électriques en zone de voisinageB0 / H0V
Agent d’entretien, jardinierAccès à local ou équipements électriquesB0 / H0V
Concierge, agent de maintenanceRemplacement fusible, prise, luminaireBS / BE manœuvre
Installateur volets roulantsRaccordement moteur BTBS / BR
Technicien de productionRéarmement disjoncteur machineBS
Électricien du bâtimentTravaux hors tension BTB1 / B1V
Chef d’équipe électriciensOrganisation et contrôleB2 / B2V
Technicien maintenance industrielleDépannage et réparation BTBR
AutomaticienInterventions sur câblagesBR / B1V
Technicien génie climatiqueRaccordement chaudières ou PACBR
Agent de maintenance réseau HTIntervention sur lignes haute tensionH1 / H2
Chargé de travaux haute tensionSupervision et consignation HTH2 / H2V
Technicien ferroviaire caténaireMaintenance lignes caténairesH1V
Ingénieur poste sourceOpérations contrôle HTH2

Comment choisir son habilitation électrique ?

Le choix de l’habilitation dépend toujours du poste occupé, des missions confiées et du domaine de tension concerné. La norme NF C 18-510 définit les symboles et les conditions de délivrance. Un employé qui accède à un local électrique mais n’intervient pas sur les circuits pourra se voir attribuer un B0 ou H0V. Celui qui effectue des interventions simples, comme le changement d’une prise ou le réarmement d’un disjoncteur, devra avoir un BS ou un BE manœuvre. Les exécutants de travaux électriques hors tension sont généralement habilités B1 ou B1V, tandis que les chargés de travaux, responsables de la sécurité du chantier, reçoivent un B2 ou B2V. En haute tension, les habilitations H1, H2 ou H2V concernent les travaux spécifiques sur réseaux.

Les formations pour l’habilitation électrique

Pour obtenir une habilitation, il faut suivre une formation habilitation électrique adaptée au métier et au type de travaux. La formation initiale est destinée aux personnes sans expérience en électricité : elle aborde la réglementation, les risques, les distances de sécurité et la prévention. La formation préalable s’adresse à ceux qui ont déjà des compétences techniques mais doivent valider ou mettre à jour leurs connaissances. Enfin, le recyclage permet de maintenir la validité de l’habilitation, généralement tous les trois ans.

Chaque formation comprend une partie théorique et une partie pratique. La théorie couvre la législation, la norme NF C 18-510, les procédures et les dispositifs de protection. La pratique permet d’appliquer ces connaissances sur des mises en situation : consignation, mesure, manœuvre, utilisation d’EPI, simulation de dépannages.

Quels sont les risques électriques encourus ?

Le risque électrique peut prendre plusieurs formes. Un choc électrique peut survenir lors d’un contact direct ou indirect avec une partie sous tension, entraînant des conséquences physiologiques graves. Un arc électrique peut provoquer des brûlures intenses et des dégâts matériels importants. Une installation défectueuse ou un mauvais usage peut être à l’origine d’un incendie.

La prévention du risque électrique passe par l’utilisation de dispositifs de protection, le respect des distances de sécurité et, lorsque cela est possible, la mise hors tension des circuits avant toute intervention.

Quelles sont les normes d’habilitation électrique ?

L’habilitation électrique est encadrée par le Code du travail et la norme NF C 18-510. Cette dernière définit les règles de sécurité, les procédures et les distances à respecter lors d’interventions électriques.

L’employeur a l’obligation d’habiliter toute personne exposée au risque électrique, en attribuant un symbole d’habilitation (B0, B1, B2, BR, H0, HOV) adapté au domaine de tension et au type de travaux. Ces symboles précisent clairement les opérations autorisées et le niveau de responsabilité.

Respecter cette réglementation garantit la sécurité des travailleurs et la conformité légale des interventions.

Le déroulement d’une formation

Une formation habilitation électrique commence par l’explication des concepts clés et des risques, suivie de démonstrations pratiques. La partie théorique pose le cadre légal, les procédures et les précautions. La partie pratique met l’apprenant en situation : consignation d’un circuit, contrôle d’absence de tension, manipulation sécurisée d’appareils, mesures et essais.

L’évaluation finale vérifie que le stagiaire a compris et sait appliquer les règles. C’est sur la base de cette évaluation que l’employeur délivre ou non le titre d’habilitation.

Quels sont les objectifs de l’habilitation électrique ?

L’objectif de l’habilitation électrique est clair : garantir que chaque personne amenée à intervenir dans un environnement à risque soit en mesure de travailler en sécurité. Ce titre, délivré par l’employeur après une formation adaptée, atteste que le salarié possède les connaissances et les compétences nécessaires pour prévenir tout accident lié à l’électricité.

Être habilité signifie connaître les règles de sécurité définies par la norme NF C 18-510, mais aussi savoir les appliquer sur le terrain, que ce soit pour manipuler directement des installations électriques ou pour travailler à proximité de celles-ci.

L’habilitation évalue également la capacité d’une personne à identifier les risques, à adopter les bons gestes, à utiliser les équipements de protection et à respecter les procédures lors de toute intervention.

Enfin, elle permet d’autoriser un salarié à réaliser des travaux ou à encadrer une intervention sécurisée sur des réseaux électriques, qu’ils soient sous tension ou hors tension. Cette reconnaissance officielle protège à la fois l’opérateur, ses collègues et l’entreprise, en réduisant le risque d’accidents et en assurant la conformité réglementaire.

Pour conclure

Savoir quel métier doit avoir quelle habilitation électrique est essentiel pour combiner conformité réglementaire et prévention des risques. Qu’il s’agisse de métiers non électriciens qui accèdent à des zones exposées, des techniciens qui effectuent des opérations élémentaires, ou des électriciens spécialistes en charge de travaux, chaque situation exige une habilitation adaptée.

Ce guide vous aide à comprendre les critères de choix de l’habilitation électrique, et vous permet de former ou désigner la bonne personne pour la bonne tâche. Votre secteur d’activité, les types de travaux, et les domaines de tension doivent guider vos décisions.

FAQ – Métiers et habilitation électrique

1) Quels métiers nécessitent une habilitation électrique ?

Tous les métiers amenés à intervenir sur ou à proximité d’installations électriques sont concernés.

  • Électriciens (chantier, bâtiment, industriel)
  • Techniciens de maintenance / exploitation
  • Chargés de chantier / chefs d’équipe
  • Soudeurs, chaudronniers, serruriers
  • Agents d’entretien, plombiers, CVC
  • Opérateurs industriels, caristes, manutentionnaires
  • Peintres, couvreurs, autres corps d’état intervenant près d’installations
2) L’habilitation électrique est‑elle obligatoire pour les non‑électriciens ?

Oui. Dès qu’une personne peut être exposée à un risque électrique (même indirect), une habilitation adaptée au périmètre d’intervention est requise, y compris pour des métiers non spécialisés (peintres, manutentionnaires, etc.).

3) Qui délivre l’habilitation électrique ?

L’employeur. Il l’accorde après formation adéquate et vérification des compétences et de l’aptitude du salarié, pour un poste et un contexte d’intervention précis.

4) Différence entre exécutant électricien et chargé de chantier ?

Exécutant électricien : réalise les travaux selon les instructions et procédures.

Chargé de chantier : organise et encadre les interventions, coordonne les équipes et veille au respect des règles de sécurité.

5) Quelles formations pour obtenir une habilitation ?

Un module théorique (risques, procédures, EPI) et des mises en situation pratiques adaptées au métier et au niveau d’intervention.

Niveaux fréquents : B0, B1, B2, BR, BE (basse tension) et H0, H0V, H1, H2, HC (haute tension), selon les tâches (hors tension, consignation, travaux sous tension BT, interventions, voisinage, etc.).

6) Quelle est la durée de validité d’une habilitation ?

En pratique, elle est souvent fixée à 3 ans par les entreprises. Un recyclage (mise à jour/évaluation des compétences) est requis pour le renouvellement. L’employeur peut suspendre ou retirer l’habilitation à tout moment si les conditions de sécurité ne sont plus réunies.

7) Quelle norme encadre l’habilitation électrique en France ?

La référence est la NF C 18‑510, qui définit les règles de prévention, les symboles d’habilitation et les modalités d’intervention selon les domaines de tension et les tâches.

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